ALEXANDRE BORGIA 

1432 - 1503

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C'est un ancètre à 15 générations coté de Thy                                     On trouvera ici sa biographie.

Machiavel écrivit, à propos de Alexandre Borgia : "Durant toute sa vie, Alexandre VI ne fit rien d'autre que de tromper le monde. Nul ne posséda mieux que lui l'art de la rouerie. Nul ne confirma ses promesses par des serments les plus sacrés et nul ne les tint moins que lui. S'il réussit toujours à abuser les gens, c'est que nul ne connaissait mieux que lui les côtés faibles des hommes."

La papauté atteignit sans doute le fond de l'abjection morale. Rien d'étonnant à ce que tant d'horribles légendes aient circulé sur ses pactes avec le diable ! La papauté a pourtant survécu à Alexandre VI, comme elle avait survécu à Benoît IX et comme elle survivra à Léon X.

La description de la soirée orgiaque du 31 octobre 1501, passée par le pape en compagnie de César son fils, né en 1475 de sa maîtresse préférée, de Lucrèce sa fille née en 1480, et avec d'autres familiers, constitue une des pages les plus crues de la littérature pornographique, dont l'évocation de la danse nue de 50 prostituées, suivie d'un concours où furent récompensées les prouesses de virilité les plus spectaculaires des participants.

Le nom d'Alexandre VI resta pourtant attaché aussi à la grande découverte du Nouveau Monde. C'est le pape Borgia qui, moins d'un an après son avènement, fixa solennellement les 3 et 4 mai 1493, par une bulle, la célèbre ligne de démarcation qui, du pôle Nord au pôle Sud, séparait les sphères d'influences et les droits respectifs de l'Espagne et du Portugal, à charge pour chacun des deux pays de promouvoir la propagation de la foi.

Au cours de sa vie de richissime héritier, il accumula une fortune telle qu'il aura les moyens d'acheter pour plus de 80 000 ducats les voix des électeurs qui, dans la nuit du 10 au 11 août 1492 feront de lui le pontife suprême. Le nouveau pape s'empressera de combler sa famille de cadeaux princiers, à commencer par ses nombreux enfants qu'il eut avec plusieurs maîtresses. A Florence, Savonarole, le prédicateur italien dominicain, continuait à tonner contre le pape qui l'excommunia et le réduisit au silence en le faisant pendre, puis brûler comme hérétique avec deux de ses partisans.

Alexandre VI mourut d'une intoxication alimentaire, peut-être un empoisonnement. A sa mort, le palais fut pillé, jusqu'aux tapisseries des murs, par les domestiques. Le cadavre du pape était dans un tel état qu'on eut toutes les peines du monde à en faire la toilette funèbre. Dix portefaix, des propos obscènes à la bouche, durent s'y prendre avec leurs poings pour tasser le corps dans le cercueil qu'ils transportèrent à la chapelle. Pas un cierge ne fut allumé, personne ne veilla le corps. Dans les rues, on dansait de joie.